Programme du colloque détaillé avec les résumés

Programme du colloque avec argumentaire

Mercredi 8 juin

Maison de la recherche, 28 rue Serpente, 75006
Amphithéâtre Georges Molinié


8h45 – 9h00 : accueil des participants
9h : Ouverture du colloque
9h15 : Alexandre Guay (UCLouvain – Institut supérieur de philosophie) :
« Peut-on justifier le principe d’induction si les lois de la nature changent? »

Diaporama de Mr Guay

10h15 : Kristina Engelhard (Universität Trier) :
« Can the problem of induction be solved by dispositionalism? »

Diaporama de Mme Engelhard

11h15 – 11h30 : pause
11h30 : Julien Tricard (Sorbonne Université – SND) :
« Les lois de la nature peuvent-elles changer ? Contre le principe d’uniformité de la nature »

Diaporama de Mr Tricard

12h30 – 14h : déjeuner
14h : Christian Sachse (Université de Lausanne) :
« L’évolution biologique – un cas particulier pour l’induction ? »

15h : Christophe Bouriau (Université de Lorraine – Archives Henri-Poincaré) :
« H. von Helmholtz : les inférences inconscientes »

16h – 16h15 : pause
16h15 : Gauvain Leconte-Chevillard (Académie de Lille – IHPST) :
« A-t-on besoin d’un principe d’induction en cosmologie? »

Diaporama de Mr Leconte-Chevillard


Jeudi 9 juin


Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot, 75006
Salle 5


9h00 : accueil café
9h15 : Quentin Kammer (Université Bordeaux Montaigne – SPH) :
« Induction et ordre de la nature : l’approche purement extensionnelle de Goodman »

10h15 : Jean-Marie Chevalier (Université Paris-Est Créteil) :
« Induction et uniformité : l’induction chez Peirce »

11h15 – 11h30 : pause
11h30 : Raphael Künstler (Université Toulouse 2 – Jean Jaurès) :
« Métaphysique minimaliste des inductions inouïes »

Diaporama de Mr Kunstler

12h30 – 14h : déjeuner
14h : David Hyder (University of Ottawa) :
« Être, Temps, et Induction »

Diaporama de Mr Hyder

15h00 : clôture du colloque

Argumentaire :
Le problème de l’induction, depuis sa formulation par Hume dans le Traité de la nature humaine, se pose à l’articulation de la métaphysique et de l’épistémologie. Au plan épistémologique, il consiste à trouver une justification des inférences inductives : comment légitimer des hypothèses nomologiques et générales, qui portent sur des faits non-observés, à partir d’un nombre fini de faits expérimentaux ? Sur le plan métaphysique, le problème est de parvenir à démontrer un principe capable de fonder toutes nos inductions. Si l’on parvenait à montrer que le futur ressemblera au passé, on trouverait peut-être en cette vérité un fondement suffisant pour légitimer les inférences inductives. Mais comment démontrer ce principe métaphysique, si ce n’est par induction, et donc en présupposant la validité des inférences inductives ?


C’est le problème que nous lègue la tradition depuis Hume. Ce colloque vise à examiner cet héritage, et interroger la possibilité et les moyens d’offrir, aujourd’hui, un fondement métaphysique à l’inférence inductive. Comment s’articulent les problèmes épistémologique et métaphysique de l’induction ? A-t-on besoin d’un principe métaphysique de l’induction et, si c’est le cas, comment le formuler ?


Ce principe a reçu depuis Hume diverses formulations : « le futur ressemblera au passé » (Hume), « les mêmes causes suivent invariablement les mêmes effets » (Mill), « il existe des lois de la nature universelles et nécessaires » (Lachelier et le kantisme français), ou encore « les lois de la nature n’ont pas d’exception» (Russell). Quels rôles doivent jouer les concepts de ressemblance, de causalité ou de nécessité dans la formulation du principe ? Faut-il supposer un principe d’Uniformité de la nature, pour résoudre le problème de l’induction ?


L’existence de lois de la nature peut être en mesure, également, d’offrir un fondement métaphysique à l’induction. Mais comment faut-il concevoir leur nature, pour qu’elles jouent ce rôle ? Devons-nous postuler des universaux, des nécessités physiques, ou encore des propriétés dispositionnelles ? Peut-on fonder l’induction par un raisonnement de type abductif, qui conclurait à l’existence de lois comme meilleure explication de nos succès inductifs passés ?

Ce colloque réunira des contributions de chercheurs en métaphysique et en philosophie des sciences contemporaines. Il ambitionne également d’accueillir des interventions d’histoire de la philosophie. Comment le problème de l’induction a-t-il été reçu, et traité, dans la philosophie britannique du sens commun, dans la philosophie transcendantale néokantienne, ainsi que dans la philosophie des sciences en France de la fin du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème ?


English version :
Since Hume’s Treatise of Human Nature, the problem of induction arises at the junction of epistemology and metaphysics. On the epistemological level, it consists in finding a justification for inductive inferences: on the basis of a finite number of observations or experimental facts, how can we draw general or nomological hypotheses, which concern unobserved facts? On the metaphysical level, the problem is to prove a principle able to support ordinary or scientific inductions. If we can prove that the future will resemble the past, or that Nature is uniform, then our inductive generalizations or predictions may not be bold guesses after all. But how can we demonstrate this metaphysical principle, if not by induction, and thus by assuming the validity of inductive inferences?
This is the problem that Hume has left us. This conference will examine the question whether a metaphysical foundation of inductive inference is possible and desirable. How are the epistemological and metaphysical problems of induction articulated? Do we need a metaphysical principle of induction and, if so, how to formulate it?
Since Hume, this principle has received various formulations: « the future will resemble the past » (Hume), « the same effects invariably follow from the same causes » (Mill), « there are universal and necessary laws of nature » (Lachelier and French Kantianism), or « the laws of nature have no exceptions » (Russell). What role should the concepts of resemblance, causality or necessity play in the formulation of the principle? Is it necessary to assume a principle of Uniformity of nature, to solve the problem of induction?
The existence of laws of nature may provide a metaphysical basis for induction. But how should we conceive their nature, so that they can play this role? Should we postulate universals, physical necessities, or dispositional properties? Is induction best construed as an abductive reasoning, which concludes that laws exist as the best rnicexplanation of our past inductive successes?
This conference will gather contributions from researchers in contemporary metaphysics and philosophy of science. But contributions from the history of philosophy are also welcome. How was the problem of induction received and treated in British philosophy of Common Sense, in neo-Kantian Transcendental philosophy, and in the French philosophy of science at the end of the 19th century and the first half of the 20th?