Séminaire SND du 13 Novembre 2024
Chères toutes, chers tous,
Nous avons le plaisir de vous annoncer la reprise du séminaire général de notre laboratoire SND (« Sciences, Normes, Démocratie ») pour l’année académique 2024-2025, dont la première séance se tiendra le mercredi 13 novembre, de 11h à 12h30, en salle S001 de la Maison de la recherche, rue Serpente, Paris 75006. Gauvain Leconte-Chevillard, post-doctorant en philosophie des sciences à l’Université de Namur, sera notre invité, et présentera sur le thème : Les arguments en faveur du réalisme scientifique à l’épreuve des sciences de l’Univers. (Un résumé de sa présentation figure en post-scriptum de ce message.)
En amont de cette première séance, une conférence exceptionnelle, axée cette fois sur la philosophie politique, aura lieu le mercredi 06 novembre – également de 11h à 12h30, et également dans la salle S001 de la Maison de la recherche. Céline Spector, professeure à Sorbonne Université et membre de notre UMR, nous présentera son ouvrage récemment paru chez Vrin: Servitude et Empire – Montesquieu. Des Lettres persanes à L’Esprit des lois. Vous trouverez davantage d’informations à son sujet ici:
https://www.vrin.fr/livre/9782711631896/servitude-et-empire
Le séminaire SND aura ensuite lieu sur une base mensuelle, toujours à la maison de la recherche.
En espérant vous y voir nombreuses/nombreux,
Bien cordialement,
Isabelle Drouet, Cédric Paternotte, Johannes Martens
*Résumé de la présentation de Gauvain Leconte-Chevillard du 13 novembre*
Dans cette intervention, j’examine comment les principaux arguments réalistes et antiréalistes s’appliquent aux théories et aux recherches en astrophysique et en cosmologie.
Dans une première partie, je montre que l’argument de l’absence de miracle – selon lequel les succès de la science seraient inexplicables si les théories scientifiques n’étaient pas en partie vraies – semble, à première vue, pouvoir être aisément appliqué aux succès prédictifs que l’on trouve en astrophysique et en cosmologie. Mais en étudiant l’exemple de la prédiction du décalage spectral des galaxies, je montre que l’histoire et la méthode de ces sciences illustre aussi une nouvelle objection contre cet argument réaliste : sa vulnérabilité aux dérivations multiples d’un résultat prédictif au sein d’une même théorie.
Dans une seconde partie, j’examine une autre forme d’argument en faveur du réalisme scientifique : les arguments expérimentaux qui trouvent leur origine dans les travaux de Ian Hacking et qui reposent sur l’idée que l’on ne peut douter de l’existence des systèmes que l’on manipule. Au premier abord, cet argument semble particulièrement inadapté aux sciences astronomiques : Hacking lui-même a explicitement soutenu un « antiréalisme extragalactique ». Cependant, en suivant les travaux de Margaret Morrison et de James Woodward, je montre qu’il est possible d’améliorer l’argument expérimental de Hacking et que l’un des bénéfices de cette reformulation est de pouvoir l’appliquer aux cas où les scientifiques utilisent le « laboratoire de l’Univers » comme une forme d’expérience naturelle.